La première Commission électorale mise sur pied a été la Commission Nationale d’Organisation du Référendum Constitutionnel créée par kiti n°AN/VIII-245/FP/PRES/MAT du 15 mars 1991, et placée sous l’autorité directe du ministre en charge de l’administration du territoire. Elle avait pour mission l’organisation du référendum pour l’adoption de la constitution de 1991.

L’adoption de la Constitution le 2 juin 1991 a marqué le retour à un ordre constitutionnel normal. Pour l’organisation des élections présidentielles, législatives et municipales qui ont suivi, il a été créé des structures spécifiques qui ont elles-mêmes connu des mutations qualitatives successives. Ainsi, le Burkina Faso a connu deux types de structures :

  • Une commission Nationale d’Organisation des élections (CNOE 1et 2)

  • Une Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI 1et 2)

La Commission Nationale d’Organisation des Elections dans sa 1ère formule était composée de 140 membres issus essentiellement de l’administration publique, avec un bureau composé de 5 membres. Elle a été créée par ordonnance n°91-63/PRES du 29 octobre 1991. Sa mission principale était l’organisation et la supervision des opérations électorales, et notamment les élections législatives de mai 1992 et les municipales de février 1995. Elle était rattachée à la Présidence et jouissait d’une autonomie dans son organisation et son fonctionnement. 

Cette formule a été revue par la loi n° 10/97/ADP du 12 février 1997, créant ainsi la seconde formule de la CNOE. Elle se distingue de la première par l’absence de représentants de l’administration publique et sa composition qui est de 18 membres provenant des partis politiques, des organisations de la société civile (communauté coutumière, religieuse et association militant dans le domaine des droits humains). Dirigée par un bureau composé de 4 membres, elle a organisé les élections législatives de mai 1997.

La loi n° 021/98/AN du 7 mai 1998 portant Code électoral a créé la Commission Electorale Nationale Indépendante première formule. Cette CENI a eu en charge l’organisation de l’élection présidentielle du 15 novembre 1998 ainsi que les élections municipales du 24 septembre 2000.

Il faut souligner que les deux versions de la CNOE et la première formule de la CENI étaient des structures ad hoc et temporaires.

La CENI dans sa forme actuelle a vu le jour en 2001 à la faveur des réformes proposées par le Collège des sages créé suite à l’assassinat du journaliste Norbert ZONGO et de ses trois compagnons le 13 décembre 1998. Elle avait formulé des recommandations pertinentes de réformes politiques et institutionnelles parmi lesquelles figurait la création d’une institution indépendante chargée de l’organisation des élections.

Pour ce faire, la commission des Réformes politiques et institutionnelles mise en place en janvier 2001 a mené des concertations qui ont abouti à un projet de texte consensuel. Un nouveau Code électoral a alors été adopté par l’Assemblée Nationale par la loi n° 014-2001/ AN du 03 juillet 2001 portant Code électoral. Cette loi qui a connu par la suite plusieurs modifications a redimensionné l’institution tant dans ses missions et attributions, que dans sa composition et son fonctionnement. L’institution CENI se caractérise dès lors par son indépendance, son impartialité et sa neutralité à l’égard du gouvernement et des partis politiques. Le but véritable étant d’aboutir à l’organisation des consultations électorales libres, transparentes et crédibles, gage de l’ancrage démocratique et de la stabilité institutionnelle du pays.